Le milieu urbain se différencie de la salle sportive, de sa cage et de son tatami par le sol et les murs bétonnés et les reliefs irréguliers sources de trébuchement. De plus, dans une agression réelle, l'incertitude est plus élevée qu’en combat sportif (codifié).
Les intentions de l'agresseur ne peuvent jamais être connues. L'expérience force à ne jamais considérer qu'un « simple cambrioleur » en est un.
Les armes de l'agresseur peuvent être cachées jusqu'au dernier moment.
Les complices de l'agresseur peuvent se cacher jusqu'au dernier moment.
Nos alliés (famille, amis) doivent être défendus.
Nos alliés peuvent aggraver la situation par manque d'expérience.
La législation et les tribunaux français actuels sont trop exigeants dans leur définition de la « légitime » défense et de la réponse « proportionnée », ce qui peut causer plus de torts aux victimes qu’aux agresseurs.
L’autodéfense c’est savoir se défendre sans forcément vaincre. Cela motive les grands principes suivants :
Être conscient de l’espace de combat en tout temps.
Ne pas s’enfermer dans un coin ni stagner au sol.
Savoir remettre l'adversaire à distance et le cadrer dans l'espace.
Savoir immobiliser l'adversaire pour garantir une sécurité sans surdommages.
Savoir contrôler les bras de l’adversaire par lesquels il est susceptible de manipuler des armes.
Ainsi, AMMU-TH3 suit les directives techniques suivantes (non exhaustives).
Privilégier le contrôle défensif, savoir forcer l’adversaire au repli défensif par une posture solide équilibrée, des feintes et des blocages constant (effet mur).
Privilégier les KO par coup unique pour écourter le combat et minimiser les contacts avec l’adversaire.
Savoir mettre KO à l'abdomen, pour éviter les surdommages à la tête.
Pour cela, AMMU-TH3 se base sur la boxe thaï, la boxe pieds-poings actuelle la plus complète et la plus subtile défensivement. La boxe thaï bénéficie d’une stratégie nationale de développement en Thaïlande qui permet à ses boxeurs d’atteindre l’excellence technique.
Le style défensif de Buakaw, légende de la boxe thaïlandaise
Toujours maintenir au moins un appui au sol. La position grimpée prive de contrôle de l'espace et rend vulnérable à un écrasement corps complet (slam).
En prise de dos, préférer les arrachés verticaux (ushiro-goshi, te-guruma, etc.) aux projections arrière (ura-nage et autres souplesse arrière, tani-otoshi, etc.). Cela évite les blessures lors de la chute au sol et facilite la continuation.
Rechercher la continuité avec contrôle de bras (menotte, clés debout ou enchaînées au sol).
Faire chuter l’adversaire aussi souvent face que dos au sol. Face au sol, cela restreint sa vision et ses actions.
Maîtriser les techniques de sacrifices : anticiper sa propre chute et rouler pour emmener l’autre au sol. C’est impératif pour le combat sur surface dure où une chute plaquée comme sur un tatami blesserait les mains, les bras ou le dos.
Demetrious Johnson réalisant son célèbre arraché vertical puis clé de bras en croix (ushiro-goshi puis ude-hishigi-juji-gatame)
Prioriser les positions supérieures, savoir retourner l’adversaire pour ne pas rester sur le dos. Les objectifs sont de :
réduire le risque d’être frappé ;
avoir le maximum de choix en tout temps entre se relever, immobiliser, frapper ou luxer ou étrangler ;
augmenter le contrôle visuel et spatial de l'espace. C’est impératif dans un combat seul contre plusieurs.
Savoir réaliser les techniques de luxation sous forme d’immobilisation, sans chercher à casser l’articulation. Cela est nécessaires pour certains désarmements.
Ne pas utiliser de guarde tirante (pulling guard). Cette pratique courante en jujutsu brésilien limite le contrôle de l’espace et rend vulnérables aux frappes.
Une compilation de retournements en combat