Plusieurs disciplines sportives se rapprochent des AMM français modernes par une combinaison de boxe pieds-poings et de lutte qui exige des positions défensives qui ne sont pas retrouvées dans les arts spécialisés (boxe anglaise, judo, etc.). Outre une histoire commune avec ces disciplines combinées, l'existence de la FFAMM a aussi été fortement influencée par des ligues d'AMM étrangères comme Shooto, Pancrase, UFC, Pride FC, Bellator, KSW, PFL, etc.
Une première différence entre ces disciplines sportives est la pratique avec ou sans gi. Le gi, souvent malnommé kimono, est la tenue traditionnelle des arts martiaux japonais. Le gi offre davantage de points de leviers, ce qui permet davantage de techniques et modifie le rapport avantages sur inconvénients de nombreuses autres.
Les différences secondaires relèvent des autorisations sur les frappes. Rappelons que, bien que le grand public interprète souvent les frappes au sol comme « déloyales » ou « violentes », un KO est un KO, debout comme au sol. Un corps humain ne fait pas de différence entre une commotion cérébrale subie au sol et une commotion subie debout. Finalement, frapper au sol apprend aux pratiquants à se défendre dans plus de situations que dans d'autres arts martiaux ou cela est interdit.
Le pancrace est un sport qui remonte aux jeux olympiques grecs antiques. Pancrace se traduit par « combat total » ou « tout est permis », du grec pan (tout) + kratos (force, pouvoir). Il se pratique souvent sans gi en France mais parfois avec gi dans certains pays. Le pancrace moderne français est légèrement plus restrictif que les AMM. Il dépend de la Fédération Française de Kickboxing, Muay thai et Disciplines Associées (FFKMDA).
Le sambo combat est une adaptation sportive du système de combat militaire russe développé début 1900. Sambo est le diminutif de samozachtchita bez oroujiya, « autodéfense sans armes ». Il se pratique avec gi et limite les coups au sol mais autorise les coups de tête.
Le jujutsu contact est un mode de jujutsu pratiqué avec ou sans gi fondé en 2023 par Bertrand Amoussou, judo-jujutsuka 6ème dan, contributeur important à la légalisation des AMM en France. Contrairement au judo et au jujutsu brésilien*, le jujutsu japonais a toujours intégré le travail de percussions mais le restreignait historiquement à la touche ou la chorégraphie. Au jujutsu contact, les frappes sont autorisées debout et au sol, mais jamais à la tête (head-free impact).
* Le jujutsu brésilien descend du jujutsu japonais et du judo, en particulier sous l'impulsion de l’américain Irving Hancock et du japonais Mitsuyo Maeda qui forma la célèbre famille Gracie.Le karate mix (K-mix) est une forme de karate pratiquée sans gi avec combat debout et au sol. Les frappes sont plus limitées que dans les AMM. Le K-mix est règlementé par la Fédération de Karaté et Disciplines Associées (FFKDA).
Le kempo est similaire au K-mix mais avec gi et est encore légèrement plus restrictif.
Par rapport à toutes les disciplines martiales, spécialisées ou non, les avantages des AMM actuels sont la grande liberté technique et l’absence de gi.
La liberté technique nous exerce au combat dans les situations qui requièrent un bon niveau partout plutôt qu'un excellent niveau dans un certain domaine (frappe, projection, soumission). Pour des approfondissements techniques, il peut néanmoins être bénéfique de s’entraîner avec des combattants spécialisés. Le niveau de maîtrise total en AMM est logiquement plus long à atteindre que dans une discipline spécialisée puisque l’espace de compétences à couvrir est plus large.
L’absence de gi, donc lutter corps-à-corps, permet une meilleure adaptation aux situations de combat urbain où l'attaquant ne porte pas nécessairement un vêtement en toile large et solide. De plus, le gi use les articulations des doigts (entorses, arthrose) à cause des fortes torsion et extensions.
🟢 Les AMM ne sont pas plus dangereux que les autres sports.
Le sport de combat le plus dangereux est certainement la boxe anglaise, car ses boxeurs reçoivent une grande fréquence de coups à la tête à grande puissance pendant une longue durée. Outre les compétitions, la culture d’entrainement en boxe anglaise, et de manière plus générale la culture européo-américaine du combat, promeuvent souvent des combat d'entraînement lourds (sparring lourds) avec parfois des KO à l'entrainement.
En comparaison, la culture de la boxe en Thaïlande promeut des combats d’entraînement légers et intelligents, qui remplacent les frappes à la tête par des feintes et des touches. Dans la culture générale thaïlandaise, la tête est sacrée. Les deux plus grandes légendes thaï encore actives, Buakaw et Saenchai, démontrent quotidiennement que ce type d'entrainement est compatible avec l’excellence. AMMU-TH3 se retrouve dans cette culture d'entrainement, c'est pourquoi le salut de démarrage et de clôture des cours est en thaïlandais : sawasdee khab !
Un autre sport à fort dommages à long terme est le rugby, à cause des chocs violents et fréquents à haute vitesse. Un triste témoin des dommages cérébraux irréversibles que ces chocs causent est l'icônique Sébastien Chabal qui souffre à 50 ans d’amnésies et d’autres handicaps cognitifs, loin d’être le seul.
Enfin, une preuve supplémentaire que les AMM ne sont pas plus dangereux que les autres sports de combat est que les combattants d'AMM emploient les mêmes techniques de luxations articulaires et d'étranglements que dans le judo, jujutsu, sambo et autres sports bien installés internationalement depuis des décennies. Les luxations peuvent blesser les os, ligaments, tendons et muscles, parfois avec des séquelles. Quant aux étranglements, ils réduisent le flux sanguin du cerveau. Ainsi même à l'entrainement, des étranglements trop intenses trop fréquents peuvent user le cerveau à long terme : ralentissement général, altération de la mémoire, difficultés à prendre des décisions, difficultés à parler, etc.